Sketch du minivan…
Pour la troisième fois nous nous arrêtons sur le bord de la route. Cette fois au milieu de nulle part. Le chauffeur a l’air soucieux. Il descend et ouvre le capot, c’est pas bon signe. Des échanges avec le seul passager laotien nous comprenons qu’il y a un problème avec les freins. Effectivement ils essayent chacun à tour de rôle la pédale de frein et ça a l’air très mou. Susie, qui est sortie pour laisser sortir le passager, nous dit qu’elle a vue une bouteille d’eau coincée à côté du moteur, visiblement placée là exprès pour… tenir quelque chose ? Le conducteur referme finalement le capot et regagne son siège avec le passager laotien. Nous redémarrons doucement. Et alors ? Ca freine ou ça freine pas ? Aucune idée. Le conducteur allume la radio. Peut-être pour détendre l’atmosphère. Ca va être long jusqu’à Nong Khiaw ! Nous espérons cependant que ce sera la dernière péripétie d’un sketche « minivan » qui a commencé bien plus tôt ce matin…
La procession des moines, le Tak Bat
Plus tôt, c’est à dire à 5h40 ce matin. Non pas d’abord pour prendre le minivan sensé nous chercher à l’hôtel à 8 heures piles mais pour assister au Tak Bat, la procession quotidienne des moines pour collecters les aumônes. Ce matin est notre dernière chance de voir ces moines de chacun des temples de la ville recevoir le riz et les offrandes de la population, de 6 heures à 6 heures 30 précisément.
Ca pique de se réveiller à cette heure-là, arrachés du sommeil. Pour les moines l’heure du lever est déjà loin car ceux-ci se débutent leur journée à 4 heures du matin pour la première prière avant la méditation. Le tak bat est ensuite pour eux l’occasion d’avoir quelque chose à manger, qui leur permettra avec un peu de chance de couvrir les 2 seuls repas autorisés de la journée – dans certains temples il n’y a qu’un seul repas par jour. Cette journée sera d’ailleurs bien remplie, certes de prières mais également d’études et d’apprentissage divers. Un peu grognon au réveil, je pense à cette vie d’ascèse tandis que nous nous dirigeons vers le temple non loin de notre guesthouse, les yeux encore collés.
Les moines ont peut-être commencé un poil en avance aujourd’hui car la procession est déjà en cours lorsque nous arrivons dans la rue principale à côté du temple. En file indienne, un panier à riz porté autour de leur sari orange, les moines avancent rapidement le long du trottoir où sont agenouillés les habitants du quartier. Ils ont tous préparé un grand bol de riz dont ils prennnent une boulette pour la déposer dans le panier de chacun des 20-30 moines. Certains ont également préparé des friandises qu’ils remettent en main propre. Nous observons la scène un peu en retrait, en essayant de prendre quelques photos et vidéos sans déranger ni les moines ni les fidèles. D’autres touristes ont moins de scrupules et se placent juste devant eux en utilisant leur flash à profusion, ce qui est normalement interdit… Les moines avancent en faisant le tour du pâté de maison, du plus vieux au plus jeune. Quel âge peuvent bien avoir ces enfants en fin de cortège ? Certains semblent n’avoir qu’une dizaine d’années tout au plus. Ont-ils choisi d’eux-même cette vie monastique ? Ont-ils été forcés ?
De retour à l’hôtel quelques unes de nos questions recevront un éclairage court mais passionnant en discutant avec le jeune réceptionniste. « J’ai été moine pendant plus de 3 ans », nous révèle-t-il tandis que nous lui posons une question sur la cérémonie. D’après son expérience, les moines les plus jeunes ont normalement 14 ou 15 ans mais il arrive que certains garçons plus jeunes aient un esprit plus « éclairé » que les autres et décident de rejoindre le temple plus tôt. Il faut également pendre en considération le fait que le temple fournit gratuitement le gîte, le couvert et l’éducation aux moines, ce qui n’est pas négligeable lorsque l’on naît dans une famille particulièrement pauvre. Quitte à mettre les pieds dans le plat, je demande d’abord au jeune moine s’il était heureux au temple puis pourquoi il a décidé de quitter l’ordre. « Yes, I was very happy », me répond-il. Cependant il nous dira aussi qu’il ne pouvait voir ses parents et sa famille qu’une à deux fois par an maximum, sans avoir le droit de les embrasser ou de les toucher, même pour prendre le bébé de sa grande soeur dans ses bras. « Elle est trop mignonne », nous dit-il. Mais la raison principale pour quitter le temple est plus terre à terre : en étant moine il ne pouvait pas aider ses parents et sa famille modeste en termes de revenus. C’est pourquoi il est revenu dans la vie active avec un « vrai » travail, pour compléter leur revenu. Il nous dira aussi qu’il aimerait revenir au temple… J’avoue avoir essayé de le titiller en lui demandant ce qu’il pensait d’une vie « bien pour soi au temple » et d’une vie passée avec sa famille mais je n’ai pas vraiment eu de réponse. De plus, à 6h45 du matin, il est un peu tôt pour se lancer sans une discussion philosophique sur le bonheur, la religion, la foi, le destin et consort. En tous cas c’était un échange vraiment enrichissant.
Retour à la chambre où nous prenons notre petit déjeuner avec les gateaux et le jus d’orange achetés au supermarché la veille et nous voilà à 7h55 en bas de l’hôtel pour attendre le fameux minivan… Alors oui, nous savons que la ponctualité est une chose relative ici mais lorsque le réceptionniste nous a indiqué l’heure de départ il avait l’air de dire qu’il ne fallait pas être en retard. De plus, jusqu’à maintenant, nous n’avons pas eu trop de problèmes avec les transports. Bref.
Sketch du minivan, suite et fin
8h30. 8h45. Apparemment il arrive, le minivan. Dire qu’on aurait pu dormir un peu plus. Finalement à 8h55 arrive… un tuktuk. Pas un minivan, alors ? Bah non, un tuktuk pour nous conduire à la station de bus. Ah, d’accord. Lorsque nous montons dans le tuktuk avec nos sacs sur le toit, nous sommes 6 dedans. Avant d’arriver à la station de bus nous nous arrêtons plusieurs fois pour finir à 13. Ce qui est beaucoup. Surtout pour un tuktuk. Mais nous arrivons et il y a un minivan pour Nong Khiaw. Impeccable. Il est 9h, le trajet dure à peu près 4 heures donc nous devrions arriver vers 13h max.
Sauf que le sketch ne faisait que commencer, bien sûr.
Attendre. Attendre. Attendre quoi ? Difficile de savoir. Le conducteur peut-être. Puis la dernière personne sensée remplir le van qui ne partira que lorsqu’il sera complètement plein. Finalement 3 personnes arrivent pour 1 place de libre. Débats dans les rangs puis tout le monde se serre. Mais non, quinze minutes plus tard il faut ressortir du van car apparemment il y a quand même des lois qui interdisent de rouler à 1000 dans un minivan. Qui garde son siège alors ? Nouveau débat. Vers 9h45 nous fermons enfin les portes. Ouf, on va enfin partir. Je pense à notre réveil à 5h30. Snif. Mais ça y est, on part !
Mais nous nous arrêtons quelques minutes plus tard pour prendre un passager laotien supplémentaire… Ah bon, mais je croyais que… non ? Bon tant pis. Nous repartons. A l’arrière ils se tiennent chaud, sans réelle climatisation avec les 35 degrés dehors. Mais nous sommes vraiment partis et même sortis de la ville, hourra !
Ou alors nous avons parlé trop vite.
Après avoir fait plus de 30 ou 40 minutes de route, le chauffeur reçoit un appel et s’arrête sur le bas-côté, à côté d’un marché. Dans des paniers des poules nous observent. Que se passe-t-il maintenant ? Nous comprenons qu’il faut revenir à Luang Prabang pour récupérer d’autres personnes. QUOI ? Si, si, c’est bien ça. Nous faisons demi-tour. De nouveau 30 minutes dans l’autre sens. Nous arrivons à une autre station de bus où 3 touristes, des filles en l’occurence, attendent visiblement depuis longtemps et s’excusent lorsque j’ouvre la porte coulissante. Attendaient-elles au mauvais endroit ? Le chauffeur a-t-il oublié de les prendre ? Nous ne le saurons pas. Par contre il faut qu’elles se tassent dans le van où il n’y a normalement plus de place. Ca va bien mariner à l’arrière… Nous repartons finalement.
Et quelques 50 minutes plus tard, c’est là que nous enchaînons sur l’épisode des freins.
Ah oui, les freins. Parce que sans frein, un minivan en surcharge, ça ne doit pas être simple à contrôler, non ? Peut-être pas mais il faut croire que c’est possible quand même car c’est exactement ce qu’a fait notre chauffeur, en roulant doucement (enfin, pas trop vite), en laissant de la place entre lui et le conducteur précédent et en utilisant à mort les rapports de vitesse pour ralentir. Pour ne pas trop y penser pendant les 4 heures de trajet je n’ai fait que discuter avec mon voisin de droite, tandis que Susie, assise tout devant, a essayé de dormir.
Nous arriverons finalement à bon port vers les 15h30, en un seul morceau et *très* heureux de descendre enfin du véhicule ! Fin du sketch minivan. Yo.
Nong Khiaw
Ce trajet m’aura quand même permis de faire la connaissance de Steve (et sa femme Andrea), un australien, professeur, homme de théâtre, écrivain et type passionnant qui nous propose également de nous héberger si nous passons par Brisbane lorsque nous serons en Australie. Cool. If you do read this blog, Steve, it was a pleasure meeting you and sharing your views on writing and everything else. All the best for your book ! Pour ceux que ça intéresserait, il tient un blog depuis 7 ans : www.mymissinglife.com.au.
Depuis la petite station de bus, nous rejoignons notre guesthouse à pied, sous le soleil, mais en profitant du panorama exceptionnel qui s’offre à nous, à Nong Khiaw. Il s’agit d’une toute petite ville où nous avons choisi de passer 2 nuits, à la fois pour les possibilités de treks qu’elle offre mais également parce qu’il s’agit du point de départ d’une excellente croisière de 5 heures en bateau pour rejoindre l’autre petite ville de Muang Khua vers le nord.
Depuis la terrasse de notre chambe, nous profitons d’une vue imprenable sur le fleuve Nam Ou. Au programme, farniente, blog et sieste. On est bien… Dans la soirée nous choisirons notre trek du lendemain avant de diner dans un charmant petit restaurant local (un déllicieux Kai Phat Med Mak Muang pour moi et un succulent curry vert du Laos pour Susie). Au passage nous faisons la connaissance de l’autre couple de français (un hasard) qui nous accompagnera pour le du trek. Lors de nos discussions ils nous raconteront un truc assez horrible qui leur est arrivé : en attendant leur bus pour Nong Khiaw à Luang Prabang, un homme a essayé de les forcer à prendre son enfant de 4 ans. Au début ils ne comprenaient pas trop car l’homme ne parlait pas anglais. Mais après une dizaine de minutes, le doute n’était plus permis. A priori il était trop pauvre pour pouvoir s’occuper de son fils. L’homme essaiera jusqu’au bout de forcer l’enfant en pleurs dans le bus pour que le couple le prenne… Nous n’avons rien vu de tel jusqu’à maintenant mais ça fait froid dans le dos.
Dans notre guesthouse, la nuit sera douce sous les étoiles du Laos.
A ce moment-là, nous ne nous doutons pas que nous serons amenés à passer du bon temps avec le couple d’allemands, voisins de notre chambre, quelques 6 jours plus tard…
The Tak Bat
Having booked tickets for the bus to Nong Khiaw with a pick-up at our hotel between 8 and 8:30 we had decided that we might as well get up really early this morning to do and see the Tak Bat.
Tak Bat is a religious ceremony where the local people line up at the side of the street (either on little stools or on their knees) with their wicker baskets of sticky rice or other offerings whilst groups of monks from the nearby temples, barefoot and dressed in their saffron coloured robes, pass single-file in front of these people to collect food and money in their bowls. This will be their food for the one or two meals that they have a day and the money will go towards their education or the upkeep of the temple. The ceremony starts at 6am but as we headed up our street towards the neighbouring temple we saw that the monks had started early!
A lady tried to sell us a basket full of cakes or some sticky rice to offer to the monks but the guides say that you should only participate if it’s meaningful for you. In the penumbra the bright orange of the monks’ robes really stands out and there’s an eery silence around the place. It’s a very peaceful moment and only interrupted every now and again by irritating tourists getting too close to the monks’ procession and taking flash photos in their faces! We followed the procession for a little bit as the dawn broke. Some of the people giving rice also had larger baskets next to them and, every now and again, the monks took some of the contents of their bowls to these needy families.
As we head back up towards the hotel there are some new people who arrive to give food, their sticky rice is fresh and warm still and the smell crosses the road to where we are walking….mmm, time for breakfast!
Journey:
We had been expecting the mini-bus to come and pick us up between 8 and 8:30 to take us on our 4 hour road trip to Nong Khiaw. In reality a tuk-tuk arrived with 4 people in it already at about ten to nine. We then carried on to other hotels until we were 13 in the tuk-tuk and all with our backpacks on the roof!! We then taken to the bus station just outside of town where we put our bags onto the roof of the mini-bus to Nong Khiaw and grabbed the couple of folding seats nearer to the front of the bus (rather than the back seat of the bus which tends to be incredibly bumpy). There were four spaces left on the bus as there was already an Australian couple from Brisbane (Steve and Andrea) and a couple of young French girls, plus a tall blond man who didn’t speak very much. After at least an hour of waiting around, about 6 other people arrived to get on the bus….umm…
The organisation was non-existant, there was no communication until a man came over and kept saying 8. We eventually worked out that he wanted 8 people in this bus and the others should go in the other bus…
After a few more musical chairs (and baggage on and off roofs) our driver came back. I grabbed the front seat (making a joke about the fact that I’d be in the best seat to see the accidents coming) and Stéphane and the Australian couple were just behind us. There were 3 spare seats in the bus as we left the bus station — more than 2 hours after we thought that we would leave.
On the way the driver stopped to get the paperwork stamped in the office, stopped for petrol and then pulled over to pick up a Laotian man before we really started our journey. After half an hour his mobile phone went and having answered (because that’s what they do here) he started shouting down the phone and pulled over. He got out, took his white shirt off and put it back in the glove compartment and then got back in. I asked if everything was ok and he said “3” before turning the bus around and heading back to Luang Prabang…
We were all saying that we didn’t mind paying extra but that we wanted to get to our destination, but he really didn’t understand English and so we backtracked to a neighbouring town (thankfully not all the way to Luang Prabang) to pick up 3 other tourists.
The only problem was that, having picked up the Laotian, there were now only 2 spare seats…not a problem, lets squeeze four people into the three-person backseat… and the Laotian came up front between me and the driver (I didn’t offer to sit in the middle…selfish tourist that I am!).
Back on the road once more we passed the place where we’d done a u-turn about forty minutes before and Steve joked that we’d never been so close to our destination. About 2 miles later the driver pulls over, talking to the Laotian and looking worried. They both get out. The Laotian goes and pees on the other side of the road…ah, just a toilet break, nothing to worry about. Or that’s what I first thought. As he came back towards the bus, the driver opens the bonnet and they both start to poke about under the bonnet.
Being a great mechanic I get out to see what’s going on and if I can help in any way. I see that there’s a bottle of water being used to stop the engine rattling…I don’t understand anything that either of the men are saying and so I get back into the bus. The Laotian passenger then shuts the bonnet and gets into the drivers seat. The driver pushes me over and gets into the passenger side…we accelerate and then the now-driver tries pumping the brakes…the bus slows a little, but it’s not much of a reaction considering how hard he’d pumped on the pedal…great…no brakes on a bus in Laos…luckily it’s not a hilly country full of mad overtaking drivers *ironic*!!
The driver, still worried, but maybe slightly less so, swaps places with the Laotian and we head off again…only another 3-4 hours ahead of us! Luckily our driver is very careful and drove with extreme caution for the rest of the journey, always leaving a lot of room between us and the vehicle in front and controlling the bus using the gears for braking.
We arrive safely in Nong Khiaw about 3 hours later than we had expected, but we had arrived!
The sun was baking hot as we donned our backpacks and headed to the bridge about 1km away to find our guest house which is on the other side. The town is very small and there aren’t many shops, a couple of people come out to see if we needed a room for the night, but we decline saying that we’d already booked one. We catch up with the Australian couple and help them find their guest house for the night — the bungalows with a river view…they look lovely, but are out of our budget!
When we get to the Meexai guest house (www.meexaiguesthouse.com) we are greeted by the manager and shown to our room (number 10). This is the best room in the hotel if you want a view (as a new building has just been built between here and the river, but the end rooms still have a lovely view. We take a cold beer from the fridge and sit outside looking over the river to the mountains behind. Glad to be here.
After a while relaxing we head into town to explore a bit, we compare a couple of activities offered by the tourist agencies that are dotted around and choose to book a 1-day adventure trekking to a waterfall and kayaking back. The agency manager tells us that another couple of our age have already booked and so we’ll be four people. Perfect!
There is a restaurant just next to the guest house called Alex Restaurant where we had a delicious local dinner and a young French couple arrived shortly afterwards with whom we started chatting. They said that they’d also booked in an agency for the same activity tomorrow. We agreed that it must be the same tour and that we’d be together. After a long discussion with them, exchanging stories, we headed back to the guest house for a final beer, blog update and bed.