Il est 23h58. Assis sur la couchette supérieure de la cabine que nous partageons avec 2 chinois depuis 18h30 en partant de Xi’an, j’ai dû mal à trouver le sommeil. Et pour cause, le train est super bruyant malgré les boules quies, vibre tant et plus et est parfois pris de soubresauts si violents qu’on se demande s’il ne manque pas des bouts de rail sur les voies. Nos deux compagnons n’ont pas non plus l’air de dormir paisiblement. Ils se sont levés et boivent un thé en discutant. Il faut dire aussi qu’il fait vraiment chaud dans la cabine. Il faudrait pourtant dormir sinon le réveil risque d’être difficile lorsque le train arrivera à destination à 5h36 du matin. Et il ne faudra pas trainer car il ne restera à quai que 4 minutes… On pourrait croire que l’on s’est rendu la vie un peu difficile avec ce trajet mais nous n’avions pas le choix ! Encore une fois nous avons été pris par le temps car il ne restait plus que quelques billets disponibles pour ce trajet, réservé il y a 3 jours. Et nous avons été forcé de prendre l’option luxueuse, à savoir une cabine couchette « Soft sleeper », avec seulement 4 couchettes au lieu de 6 en version « Hard sleeper ». Et à près de 130 euros les billets, soit au bas mot le cout de 4 nuits d’hôtel, nous l’avons un peu mauvaise.
Il y a aussi plusieurs côtés positifs dans l’histoire ! D’abord nous arrivons malgré tout à suivre le planning prévu de nos étapes et cela grâce au train qui reste malgré tout le moyen de transport le plus efficace pour se déplacer en Chine. Ensuite ce trajet en train nous a permis de passer un bon moment avec nos deux compagnons de route, même si les premiers échanges ont été un peu difficiles. Il s’agit de 2 chinois de Xi’An, d’une cinquantaine d’années, en déplacement professionnel à Chongqing.
Lorsqu’ils sont entrés dans la cabine peu de temps après nous ce soir, je nous voyais mal partis car nous ne comprenions pas un mot de ce qu’ils disaient et réciproquement. Et puis, pour briser un peu la glace, nous leur avons montré des photos de nos visites en Chine sur l’ordinateur de Susie, puis des photos de la famille, de notre mariage, de notre appartement, de notre ville et de Paris, une sélection que nous avions faite avant le départ, exactement pour ce genre de situation 😉 Et ça a bien marché ! Le plus loquace des deux a commencé à retrouver un tout petit peu de son anglais appris il y a 25 ans, nous dira-t-il un peu plus tard, et nous a montré des photos de sa famille et de ses vacances à Taiwan. Il nous a aussi offert des pommes de Xi’an qu’il avait amenées avec lui. Un peu plus tard, pour changer d’atmosphère, je mets un peu de musique, une chanson d’A-lyss, le groupe dans lequel chante et joue mon frère. Qu’est-ce que j’avais pas fait ! Car Deng Wei Guo, la musique il aime ça et voilà qu’il nous fait écouter pendant près d’une heure un sélection des meilleures chansons chinoises dans plusieurs styles. Et attention, il connaît les paroles par coeur ! Les chansons sont plutôt pas mal et nous échangeons d’ailleurs nos adresses email pour qu’il puisse nous les envoyer. A notre tour nous lançons du Claude François et du Gainsbourg, histoire de faire valoir le patrimoine. Ca a l’air de lui plaire ausi. On les lui enverra en retour de son message.
Nous en profitons aussi pour manger notre « dîner ». Oui, qui dit train de nuit qui part à 18h30, dit repas dans le train. Et là, attention, c’est de la haute gastronomie les amis ! Alors que de nombreux chinois optent pour les nouilles instantanées version bolino géantes, nous dénigrons ce délice pour : 4 boules de pain au sésame, 1 paquet de boeuf séché, un paquet de chips, 2 bananes, une barre de chocolat, 2 bières et 2 bouteilles d’eau. Mouais, on se dit qu’on se rattrapera au petit déj, surtout lorsque notre ami d’un soir ingurgite ses nouilles et ça fait des grands slurps, comme dans la chanson de Brel.
Attention : Moment Héroïque de la journée. Après nos visites de Xi’An, nous sommes repassés à l’hotel pour récupérer nos sacs à dos. Et là je dis à Susie « Tu crois que je confirme avec le gars de la réception si c’est bien la bonne gare de départ ? ». Susie répond « Oui, c’est une bonne idée ». Franchement en y allant j’avais l’impression d’en faire trop tellement le doute était infime. Mais quelle putain de bonne idée c’était car NON, la gare où nous allions nous rendre n’était PAS la bonne gare. Et comme la première était située à une heure de métro, nous aurions tout simplement loupé notre train, perdu nos billets et au moins un jour si ce n’est pas deux à attendre de pouvoir faire le trajet vers Chongqing. Comme quoi on n’en fait jamais trop à confirmer les choses ici. Ouf !
Dans la « bonne » gare en attendant le train, nous avons rencontré un groupe de 3 jeunes chinois bien sympathiques, avec qui nous nous sommes creusés les méninges pour résoudre un casse-tête… chinois ! Forcément j’ai pris la photo, un casse-tête chinois en Chine quand même ! D’ailleurs le truc d’apparence relativement simple était en fait l’un des casse-têtes les plus difficiles de sa catégorie aux dire de ces jeunes. Tellement difficile que nous avons failli en louper notre train si l’employée de gare n’était pas venue nous taper sur l’épaule. Forcément, les annonces en chinois, pour nous c’est du chinois ! Désolé mais il est 0h36, il faut bien se lâcher un peu 😉
Réveil à 5h, ça pique. Je pense que j’ai dû dormir 2 heures. Lorsque nous descendons du train à 5h32, il fait nuit noire. Où sommes-nous ? Nulle-part. Ou plutôt à Beibei, une tout petite ville où il n’y a rien, située au confin d’une ligne de RER de l’agglomération tentaculaire de Chongqing où nous voulons aller. Pas un troquet, pas une mobylette. Un peu plus tard nous apprendrons que c’est seulement récemment que les trains s’arrêtent ici et non pas à la gare centrale. Mais encore une fois nous n’avions pas eu le choix des billets. Nous avions prévu de prendre le petit déj sur place en attendant l’ouverture du métro à 6h30 mais nous ne nous attendions pas à débarquer au milieu de nulle part. Et là nos compagnons de train ont été grands princes : ils nous ont offert de monter avec eux dans la voiture de l’ami venu les chercher pour nous avancer de quelques stations de métro, un endroit au moins éclairé contrairement aux abords de la gare dans le noir. C’est long. Attendre. Ouverture du métro. Attendre. 1h30de trajet. On est fatigué. Mais ça nous fait marrer quand même. Ca sera encore long jusqu’à notre auberge de jeunesse, située au 4ème étage sans ascenseur. Mais nous y trouverons un petit déjeuner digne de ce nom, et une grand chambre propre. Que la douche fait du bien ! Encore un autre jour, une autre aventure, dans la ville la plus peuplée du monde et elle nous réservera quelques surprises mémorables…
Once at the station and with our tickets in hand we were impressed by the noise and the amount of people in the main hall. We decided to head upstairs to see whether there was a Starbucks or something similar where we could sit down and wait (maybe even with wifi) and also buy something for dinner on the train. Still so naïve! Upstairs there were several stalls where you could buy some fruit and other things and a larger supermarket. We bought a couple of bananas, some crisps, some dried beef with some kind of powder on (it in a vacuum-packed bag), a couple of cans of beer (to help us sleep once in the train) and a bar of chocolate!
There was a soft seat area next to the supermarket and Stéphane pointed out that we had Soft Sleeper tickets and therefore might be able to use this executive lounge where there were comfortable seats and hardly any people…he was right! In this lounge there were still people racking their throats and spitting, but into a bin next to the water fountain. In China most people seem to have small flasks with them. A lot of them refill them with cold water, but a number of people have tea leaves in them and refill them with hot water at water fountains in stations, on the train, in the supermarkets, etc.
As we were waiting we noticed a group of three young people and they were playing with a puzzle (called a “Casse-tête chinois” in French…literally a “Chinese Brain Breaker”). They said hello and asked us if we wanted to try it. It was, according to them, the most difficult one in the world. OK — challenge accepted. The first loop was easy to get off, and then the third, but then we got stuck. Stéphane played with it a bit and managed to get the second one off. The others were quite impressed and the one of them that had managed to do it showed us the next steps….looked easy enough but when we tried it we couldn’t really remember how he had done it. Just as we were giving up, and he was showing us again, the lady from the gate came over to us and told us that our train was ready for boarding. I have no idea how she knew what train we were on…maybe they have a list of foreigners and their trains…but we were very grateful and said goodbye to our new-found friends who were heading to Beijing.
Once aboard carriage number 9 we easily found our cabin and started making ourselves comfortable. In the soft-sleeper class in Chinese trains there are 2 sets of bunkbeds (which don’t have much space between them — about a shoulder-width) and a door that shuts. It feels a bit like a prison cell though I think prisons are probably more spacious these days and have better toilet facilities! The toilets on the train were shared with all the other “cells” in our carriage, there was one Western-style and one traditional toilet. About an hour into the trip I used the Western-style toilet which had no running water, just a flap to drop down the contents onto the railway below…it was already getting backed up at that point and was surrounded by a sea of urine on the floor (not the smoothest ride in the world…seriously, at one point we thought that there must’ve been a hole of about a metre in the tracks, the train shook so violently!)…I didn’t dare go and see the state of it after that.
I was trying to arrange my backpack under the lower bunk when our neighbours for the night arrived. They were a couple of businessmen heading to Xi’An for work. It being Saturday evening, they would arrive at 5:30am on a Sunday….seems a strange day to do business, but they didn’t speak very much English and we had no Chinese to be able to ask what they did exactly. One of the men was slightly more apt in English than the other, he offered us an apple from Xi’An each which we politely accepted. He said that they had a whole boxful and so, if we wanted anymore then to ask him. He also gestured that we should wash them first and so, off I went, in search of the toilets to wash the apples with a bottle of mineral water. Thankfully you don’t actually have to go into the toilet on these trains, there is a little washing area with 3 sinks in order to wash and brush your teeth in.
I got the computer out to start catching up on the blog, but Stéphane had a better idea and that was to show the men some photos of what we’ve already seen in China and also some photos of home, of our families, etc. The chattier Chinese man then got out his phone and showed us some photos of his family (wife, son, daughter and his mother). We then tried to talk about music and played a couple of French songs, he then did the same with some Chinese music…a song called “I love China” made him very excited ^_-. He wrote the names of the songs in Chinese in my notebook. I don’t know whether we’ll be able to buy them somewhere before we leave but that would be good.
We ate our little picnic and once the other two got back from smoking their cigarettes the quiet one climbed up onto the top bunk and got into bed fully-dressed. We followed suit, but the chattier man went off and bought a big pot noodle and came back and slurped it down. He too then got into bed, I turned the main light off, he watched a film on his tablet and farted and burped before falling asleep and snoring all night!! I say all night, but at midnight the quiet man, who was now down on the bottom bunk chatting with his colleague opened the door and the shaft of bright light from the corridor light up my bed like Blackpool illuminations. I was convinced that they were watching me sleeping and so turned over to hide myself from both the light and their eyesight!
During this time the train approached ever closer to Beibei station running along tracks that may or may not have been completely joined together. The train jolting violently ever few minutes to remind us that we were not in a normal bed and that we were, in fact, crossing a large part of China!
Once at Beibei station (where we had seen that there should be an underground station to take us into the centre of Chongqing (Chongqing — home to 33,000,000 people and numerous industries) the two men waved at us to follow them. The chatty one was on the phone and passed it to Stéphane — he told me it was his classmate…from 25 years ago…who was coming to pick them up and who spoke more English than him.
When he arrived, the classmate, Mr Chow, offered to take us to a nearer underground station where we waited until nearly 6:30am for it to open. We were ever so grateful to these three men for being so kind to two Europeans, lost in Beibei. Xié xié les amis!
Sourire assuré en vous lisant
et dire que l’on se plaind en France lorsque le train a du retard !! de quoi vraiment halluciner !!
Juste pour préciser le train était bien à l’heure et s’est arrêté à la bonne gare. D’ailleurs les trains sont beaucoup plus fiables qu’en France ici : pas un seul retard ou arrêt technique à déplorer, que ce soit sur les métros, les trains ou les bus. C’est juste que notre billet n’était pas très pratique pour nous.