Rue historique de Kanchanaburi
Le même matin que la veille mais en pire. La gorge me brûle, je renifle tant et plus. J’ai l’impression que je pourrais dormir pendant une semaine entière. Et ça fait chier. Nous avons la chambre jusqu’à 10h30. Nous la quittons à 10h29. Malgré mon état nous décidons d’aller faire un tour en ville pour se changer les idées, l’excursion à la passe de l’enfer étant bien évidemment hors de question. Initialement nous souhaitions voir le musée Thai-Birman de la seconde guerre mondiale et la rue historique mais nous passerons finalement toute la matinée à arpenter cette dernière.
Il s’agit d’une rue d’un peu plus d’un kilomètre de long bordée de maisons qui ont vu défiler l’histoire. Plusieurs d’entre elles sont centenaires et témoignent des différentes influences migratoires avec des architectures d’inspirations chinoises, vietnamiennes, portuguaises, etc. Pour une fois des panneaux donnent quelques informations en anglais sur ces maisons qui vont de la demeure rénovée à la semi-ruine croulante.
Et c’est dans cette rue, avec mes neurones en bouillie et mon nez qui goutte, que nous faisons une très belle rencontre.
Alors que nous passons devant l’une de ces maisons historiques en s’arrêtant quelques instants devant le panneau d’information, une vieille dame nous approche et nous demande d’où l’on vient. Elle semble enchantée lorsque nous répondons que nous sommes français, habitant près de Paris et nous demande si l’on souhaite visiter sa maison. J’avoue avec honte que ma première pensée a été de ce savoir ce qu’elle comptait nous faire payer pour cela… Alors que c’est une dame adorable avec qui nous passons près de 20 minutes à parcourir et sa maison et ses souvenirs. La première est une sorte de bric à brac difficilement qualifiable, où se côtoient pèle-mèle des vieux billets de banques, des bagues fantaisies, des meubles ayant appartenu à son grand-père, de vielles balances, des boutons de vestes de soldats, etc. Avec son frère, elle nous montre fièrement des photos en noir blanc prises lorsque le roi et la reine de Thaïlande sont venus visiter la région. Lorsqu’elle parle du roi, elle dit « Mon roi ». Elle nous raconte des histoires de prisonniers de guerre que lui a transmis son grand-père. Comment des familles thai ont recueillis des prisonniers en cachette des soldats japonais. L’un d’entre eux a été repris plusieurs fois de suite avant de se cacher au fond du puit de la maison et réussir son évasion. 15 ans plus tard, ce soldat australien reviendra dans cette rue pour remercier ses bienfaiteurs. Il n’aura jamais oublié le goût du repas qu’ils lui avaient servi, comparé aux conditions affreuses de détention.
Cette charmante petite dame nous raconte également son grand voyage de 15 jours en Europe il y a 10 ans. Son unique occasion de visiter Paris, notre chère capitale. Et de ne pas pouvoir visiter Versailles ou le Louvre à cause des grêves… Ayez honte amis parisiens ! Voilà ce que c’est l’image de la France pour les étrangers. Nous tous qui avons voyagé, est-ce arrivé ne serait-ce qu’une fois que nous n’ayons pas pu visiter un monument majeur dans une autre capitale à cause d’une grêve ? Non. Jamais. Si j’avoue avoir un faible pour l’exception culturelle française lorsqu’il s’agit de notre langue ou de nos arts, j’avoue aussi exécrer cette exception « culturelle » de la grêve dans la fonction publique, les transports et les musées. Et pourant cette dame nous raconte tout cela avec le sourire, sans une seule fois se plaindre ou critiquer la chose. Mais je suis profondément irrité qu’elle ait dû, tout comme des milliers d’autres touristes, subir ce fléau peu reluisant. Bref.
Nous prenons le temps de signer son livre d’or où de nombreuses autres personnes la remercient de son accueil et de ses histoires. Et alors que nous allons partir, elle nous remet deux médaillons en cadeau. Ce sont des images d’un dieu bouddhique dont j’ai oublié le nom mais qui est signe de bonne fortune et de bonne santé. C’est tout simplement adorable.
Nous quittons cette dame et sa maison mais nous y retournons quelques minutes plus tard pour la prendre en photo ! Merci madame Chuan Panich, nous ne vous oublierons pas !
Pour un peu j’en ai presque oublié mon rhume. Presque. Mais il fait chaud, très chaud dehors. Je ruisselle et nous devons bientôt nous arrêter. Ca tombe bien, c’est l’heure du déjeuner. Nous nous arrêtons à côté d’un petit stand où une grand-mère prépare des pad thai et des beignets de légumes. Et nous nous régalons pour 60 baht.
Sur le chemin du retour à la guesthouse, nous nous arrêtons dans un petit café que nous avons repéré dans la rue historique. Non seulement il s’agit d’une des bâtisses à l’architecture caractéristique mais les gâteaux que nous y avons vus plutôt nous font saliver depuis un moment. Nous pensions qu’il s’agissait de cheesecakes mais ce sont des brownies aux deux chocolats. Miam, avec 2 expressos s’il vous plaît !
Vers 14h nous rejoignons la guesthouse où Jinny nous organise un minivan pour Bangkok. Je ne peux m’empêcher de penser à un rendez-vous un peu manqué avec Kanchanaburi. La journée d’aujourd’hui et celle d’hier auraient été très différentes si nous avions suivi notre idée première. Et si je n’étais pas enrhumé. Et si. Et si. Avec des « si »…
En route pour Bangkok !
Pour l’heure nous revoilà dans un minivan pour Bangkok. Ce soir le bus de nuit partira vers 21h. Atchoum.
Nous arrivons vers 16h45 dans le quartier où se trouve notre compagnie de bus pour ce soir. Et pas n’importe quel quartier, le Khao San. Pour ceux qui se souviendraient du film « The beach » de Dany Boyle (La plage en français) avec Di Caprio ou qui auraient lu le livre d’Alex Garland, c’est le quartier des routards que l’on voit au début du film. Et nous y sommes.
Khaosan, ses bars, ses salons de massages en veux-tu en voilà, ses salons de tatouages – l’un d’entre eux indique « Sex tatoo », Aïe ! Un autre s’adresse au promeneur en ces termes : « Pouvez-vous supporter la douleur ? » Heu, non, probablement pas. Et surtout pas « là » 😉 Khaosan ce sont aussi les tailleurs de rue qui peuvent te faire des costumes sur mesure envoyés directement à la maison, des gars qui se baladent avec des plats de scorpions sur des brochettes (« delicious mister ! ») et des agences de voyages qui vendent le rêve thaïlandais des îles paradisiaques. Au milieu, la foule éclectique de touristes défile et s’attable alors que la nuit s’installe. Comme nous, dans ce bar où nous travaillons sur le blog en attendant le départ du bus.
Méga averse de pluie.
Les prévisions n’avaient malheureusement pas menti. Mais ici, lorsque la pluie tombe elle ne fait pas semblant : ce sont des tonnes de flotte qui semblent s’abattre sur la ville, si bien qu’en un temps record tout est inondé. Heureusement que ce n’est pas la mousson où ça peut être comme ça tous les jours pendant plusieurs semaines !
Bus de nuit vers Koh Tao
Vers 19h30 nous partons du resto pour faire le check-in dans les bureaux de l’entreprise Lomphraya. Nous ne sommes pas les premiers, loin de là et tout le monde est agglutiné dans l’entrée pour se protéger de la pluie dans un enchevêtrement incroyable de sacs et de valises. A partir de là il faut le dire, nous allons nous emmerder ferme jusqu’à quasiment 22h, à attendre le bus debout au milieu des sacs, tandis que je vide un à un mes 20 paquets de mouchoirs. Attendre. J’écris sur Facebook « Bangkok – Koh Tao en bus de nuit, une bonne idée ? ». Une idée pratique et pas chère en tous cas, même si nous nous faisons aucune illusion sur la qualité de notre sommeil cette nuit. Attendre que le caramel recouvre délicatement le Yabon. En écrivant ça j’imagine qu’une certaine part du lectorat se demande de quoi je parle. Bah ouais, j’ai bientôt 39 ans alors, le Yabon ça ne date pas d’hier, hein 😉
Dans les dernières 30 minutes, je discute avec un gars qui voyage avec une petite guitare électro-accoustique et j’en profite pour jouer un peu. Ca fait du bien même si mes doigts sont rouillés. Puis nous prenons enfin place dans le bus.
C’est un bus à 2 étages mais pas avec des couchettes, non, avec des sièges inclinables. La clim’ est à fond. On nous distribue des couvertures. Alors que la plupart des passagers inclinent leur siège à mort pour dormir, Susie et moi décidons de regarder un épisode de Dexter pour passer le temps. Puis nous éteignons les feux tandis que la Thaïlande défile sous nos roues.
Je ne réussis évidemment pas à m’endormir. Je m’assoupis tout au plus. Je suis super mal installé. Mes pensées divaguent au gré des cahots de la route. Je renifle. Je mouche. Je tousse. Vers 2h30 du matin, je sors mon téléphone pour partager ma misère avec mes amis. Il me vient une blague absurde pas forcément drôle mais à cette heure-là je n’arrive pas à faire mieux : quelle est la différence entre un bus de nuit thai et une tringle à rideau ? (ou la même avec le slip de Barbie) Aucune, on ne peut pas dormir dedans ! Ok, je sors… Laetitia (la Laetitia du couple d’amis rencontrés au Laos) me répond en compatissant. Aller, me dis-je, les îles paradisiaques ça se mérite ! Et je repars en mode delirium tremens à la lisière du sommeil, sans jamais l’atteindre. Tiens, je crois que j’ai de la fièvre. Celle du jeudi soir, malheureusement, pas du samedi.
Pendant la nuit on fait une pause. Arrêt pipi, totalement dans le coltard. On repart. Vivement qu’on arrive !
This morning Stéphane’s still not feeling very well and so we’re glad that we made the decision yesterday to not do too much this morning! Instead we decided to head, on foot, to the town’s Gate and the Walking Street before heading back to catch the mini-van to Bangkok.
The walk took us past several buildings that are now what I call typically Thai complete with their portraits of the King outside and their intricate little shrines covered in chains of flowers complete with offerings of food or drink to bring good fortune or, at least, keep away the bad luck. Stray dogs roamed the streets or could be seen lounging on the statues and shrines.
The town gate was a little disappointing but was right next to the walking street so we wasted no time and headed there instead. I’m still not really sure why it’s called the walking street though as it is open to the traffic in both directions and pretty darn busy too!
The various styles of architecture used to build the houses throughout the years are explained on the dozen or so yellow information boards that are dotted along the street. As we were reading one of the signs, in front of the Chuan Panich House, an elderly lady comes out and starts talking to us. She speaks English really well and invites us inside to see some of her collection and more of the house. She explains to us, among other things, that her family built this house in Vietnamese style (with lattice ventilations above the doors at the front and the back of the house in order to let the air circulate).
She invites us to look around the showcases that surround the room and are stuffed with antiques, pointing out a button from an Australian army uniform (with the Australian outline on it) and says that an Australian POW gave her grandfather his jacket in exchange for his kindness and help. She says that she gave the jacket to the JEATH museum, but cut this button off as a keepsake to remember. Apparently, she went up to the museum recently and there are now no buttons at all left on the jacket…people have either stolen them for a keepsake themselves or to sell on for money.
Her brother joins us and asks where we’re from before heading back to his desk and searching through several photo albums. He brings one to us, it contains photos of the Queen of Thailand, when she was a lot younger, on a tour in Europe. He says that he was the photographer but that he can’t remember who most of the other people are in the photos or in what country they were taken.
The lady then starts telling us about a trip to Europe that she did 10 (or 15) years ago. She remembers how she went to Versailles but that it wasn’t possible to go inside as the French were “en grève”. In French. She said that she remembers that word as she made a point to ask someone why they weren’t allowed in. Her trip to the Louvre was the same…closed due to strikes. Stéphane is embarrassed. He doesn’t really know what to say, it’s annoying to think that people who are on a once-in-a-lifetime trip to France are let down due to French strikes. The lady doesn’t seen angry about it though…that’s just how it is, she says with a Thai smile.
We walk away further up the street and just as we’re talking about her we realise that we haven’t taken a photo. We rush back. She was sitting out the back with her feet up, reading a magazine. It’s obviously taken it out of her, standing and talking to us, so we don’t bother her for too long, just the time for a snap or two. I note down in my Evernote that I should print out this photo and one or two that I took when I went to Versailles to send to her and her brother when we get home. I hope they’ll like them.
At the top of the street there is a temple that we quickly looked around before grabbing some street food (pah thai) and a beer (Stéphane had to walk quite far to find a shop that was open…it was like a bank holiday, though the ladies that cooked our lunch said that it wasn’t).
Back at the hotel, Jinny rang and ordered our bus, we paid in advance for an extra seat for the bags to avoid the hassle when the bus arrived. This time though, the bus driver put the bags onto the bus for us — to save Stéphane the effort! 2 and a half hours later we were dropped off on the side of the « Champs Elysées » as Jinny had told the driver where we were headed. He pointed us in the direction of the ferry office and, after a slight discussion with a disorientated, well-meaning taxi driver who tried to send us the wrong way, we made it to the office.
The office is in a lively and touristic part of Bangkok that we hadn’t spotted until now, but that is apparently in the film “The Beach”. Oustide the office there was already the start of a heap of backpacks and, after checking in the office, we abandoned ours with the rest of them. Praying that we would still find them there later on.
After a little wander around the neighbouring streets we stopped at a bar for a drink and Stéphane was going to head nextdoor for a massage. As we sat there a guitarist arrived and the iPod was turned off. The heavens opened. Stéphane decided to stay with me and we’d have some dinner listening to the live music. The guy played a quick list of songs involving rain or water and the torrential rain battered down in the street outside and soaked tourists ran or strolled past with their backpacks on (depending on whether they were already as wet as they could be or not).
At 19:30 we were back at the office to check-in for our overnight bus that would take us to the ferry terminal…we were not alone! By 21:00, still standing in front of the office (though having gone and got a couple of cans of beer) we were now pretty fed up and going stir crazy. We were all shepherded down the street to a nearby Square where we were, once again, told to wait. Stéphane wandered off and started talking to another tourist who had a guitar…I slowly grew more and more fed up.
Eventually, two big buses arrived full of tourists. The tourists got off, the cleaning crew ran on and then we were herded onto each bus, by the colour of our stickers….our colour wasn’t called. We were the ONLY colour not called….NOT helping my mood!
After another half an hour a third bus arrived, the cleaning crew even more quick than on the other buses and we were allowed on board. Stéphane and I had the last row of seats on the right hand side and everyone quickly settled in. I opened a can of beer and we watched a Dexter before calling it a night. The crew had given us each a blanket, which was good as the air conditioning was once again set to North Pole temperature. We pulled them over our heads and tried to sleep. Good night!
Un petit coucou et je vois que l entorse de susie va mieux c est super et je vous souhaite de bien continuer votre route gros bisous
Bonjour Roselyne ! Alors en fait oui et non… L’entorse de Susie s’est produite au Cambodge il y a 2 jours tandis que les récents articles que nous avons publiés concernent la Thaïlande où nous étions il y a plus d’une semaine. Nous allons rajouter des dates pour éviter la confusion temporelle 😉 Cependant l’entorse commence à guérir tout doucement. Merci pour ton message, à bientôt, bisous, Stéphane