Le train serpente vers le sud à travers les montagnes brumeuses de Shikoku, nous repensons à toutes nos expériences de ces derniers jours… Nous ne sommes partis que depuis une semaine mais nous avons le sentiments d’avoir déjà vu et vécu tant de choses que l’esprit a du mal à suivre ! Ce trajet en train de 3h est donc salutaire pour faire un point, trier les photos, choisir celles qui illustrerons nos prochains articles et écrire un peu.
Hier pour la première fois nous avons eu de la pluie et pas qu’un peu ! Ce fut l’occasion de tester nos housses de sacs à dos rudement mis à contribution. Malgré nos Kway nous avons acheté 2 parapluies à 160 yen chacun, soit 1,30€ environ… A ce prix on ne sait pas jusqu’à quand ils tiendront mais ils nous ont déjà bien servis, bien qu’il faille maintenant les transporter avec nous. Mais la pluie ne nous a pas empêchés de visiter le château de Himeji et ses jardins.
Depuis l’office du tourisme jusqu’à l’entrée du château, un guide bénévole nous a gentiment accompagné malgré la pluie, en expliquant tant bien que mal dans un anglais très approximatif l’histoire du château.
Surnommé le château du Héron blanc à cause de sa couleur, il s’agit du plus grand château en bois du japon sur 7 étages, qui a notamment été agrandi par Tokugawa Ieyasu, suite à sa victoire contre Toyotomi Hideyori lors de la bataille de Sekihagara en 1601. Bien que l’intérieur du château soit relativement vide, il faut voir la structure imposante composée d’énormes poutres de bois et admirer le travail des architectes et des ingénieurs de l’époque.
Dans l’après-midi nous partons vers Takamatsu sur l’île de Shikoku. L’occasion de traverser en train de gigantesques ponts qui relient le chapelet des îles de la mer intérieure du Japon.
A Takamatsu nous passons la nuit dans une très sympathique Guest House, la Guest House Wakabaya, où nous avons fait la connaissance des propriétaires, un couple de japonais peu ordinaire, Takeshi Wakamiya, son épouse et leur tout jeune fils Kotaro.
Peu ordinaire car ce couple adorable a vécu 2 ans au Sénégal dans le cadre d’un programme humanitaire, parle pas mal français et encore mieux wolof ! Si vous allez à Takamatsu vous serez certains de passer un moment agréable dans leur chambre d’hôtes. Pour le soir Takeshi nous a proposé quelques restaurants et nous optons pour une izakaya locale, soit une petite échoppe où l’on boit et l’on mange un petit peu, Nishi Uchi, du nom du chef que connaissait Takeshi. Ah, l’izakaya n’a pas vraiment d’équivalent chez nous. Derrière un comptoir où les clients sont assis les uns à côté des autres, un chef prépare à la demande tout un tas de petits plats et propose son meilleur saké et sa meilleure bière. C’est un lieu très convivial où se retrouvent en général des habitués jusqu’à tard dans la soirée, au son des discussions joyeuses et animées. Takeshi nous avait prévenus que cette izakaya était toute petite et vraiment pour les gens du coin… autrement dit que le chef ne parle pas un mot d’anglais et que le menu n’est disponible qu’en kanji. Nous tentons le coup quand même pour une soirée qui s’avèra forcément très sympathique et où mon japonais a été mis à contribution plus que de raison 😉 Nous avons expliqué au chef que nous avions environ 2000 yen de budget chacun et que nous nous en remettions à lui pour nous proposer une petite sélection avec son meilleur saké. Oui, oui, en japonais ! Forcément dans un endroit minuscule comme ça, nous ne passons pas inaperçus et attirons la curiosité : ce n’est pas tous les jours que des français et des anglais y débarquent, qui plus est, des anglais et des français qui causent un peu la langue. Parmi les différents petits plats qu’on nous sert, essentiellement des poissons et des fruits de mer, certains sont succulents, d’autres un peu plus étranges mais jamais mauvais… bien que les tentacules qui baignaient dans une sorte de bave d’escargot aient été un peu durs à finir ! Nous préparons d’ailleurs un article consacré à la nourriture au Japon avec des tas de photos de nos différents repas.
Le soir en nous endormant dans nos lits à même les tatamis avec une subtile odeur de paille tressée, nous avons encore du mal à réaliser la chance que nous avons d’être ici et de vivre ces moments. Demain sera un nouveau détour…