Elephant Conservation Center, jour 2
Au petit matin nous nous retrouvons pour le petit déjeuner tous ensemble au restaurant du centre. Puis nous partons retrouver les éléphants dans leur espace de socialisation. Avec le groupe de motards, l’organisation a un petit peu changé. En théorie nous étions censés accompagner les cornacs pour retrouver les éléphant dans la forêt. Ce matin cependant, les cornacs s’en sont chargés seuls pour permettre au groupe de les voir directement sur la berge avant de reprendre leurs motos. Une fois le groupe parti, nous nous retrouvons en petit comité avec les pachydermes pour un bon quart d’heure. C’est également le premier bain de la journée. Naturellement les éléphants sauvages se baignent deux fois par jour au minimum, afin de nettoyer et protéger leur peau des parasites. Dans la nature toutefois, ils vont à la baignade quand bon leur semble. Ici au centre, l’heure des bains est planifiée le matin et l’après-midi. Certains éléphants y vont d’eux mêmes, d’autres sont plus réticents. Ils cèdent finalement, avec leur cornac sur le dos. Ces derniers doivent même leur « dire » de se mouiller complètement… et le pire c’est qu’ils obéissent ! Il faut voir le cornac, à quatre pattes sur le dos de l’éléphant en train de lui dire « Aller, aller, on se mouille, oui, oui, la tête aussi » et la bête d’obtempérer en ronchonnant, jusqu’à disparaitre dans l’eau complètement.
Le bain terminé, nous continuons de les observer, cette fois-ci en semi-liberté dans leur espace de socialisation depuis une première plateforme. Durant cette petite heure, nous les voyons se nourrir et pousser quelques barrissements occasionnels. A un moment, l’une d’entre elles se met à jouer avec un ballon. Il s’agit d’un des deux ou trois « jouets » que les responsables du centre ont placé là pour distraire les éléphants. L’éléphante qui joue avec la balle tape dedans puis la piétinne avant de shooter de nouveau dedans. C’est excellent car elle a vraiment l’air de s’amuser avec.
Comme les éléphants se déplacent dans leur espace, nous marchons également dans la forêt, de l’autre côté d’une clôture, jusqu’à atteindre une autre plateforme tout en haut d’un arbre que l’on atteint par un pont de singe. De loin et de haut, nous tentons d’apercevoir les éléphants dans le feuillage. Ce sont des animaux très silencieux lorsqu’ils se déplacent, grâce à des coussins sous leurs pattes. Soudain nous voyons disparaître une partie d’un arbre. Ils sont moins silencieux lorsqu’ils se nourrissent. Encore une fois cette impression d’être dans jurassic park.
Plus tard nous retournons déjeuner non loin de la première plateforme. Peu après le repas, nous voyons arriver les deux mamans éléphantes avec leurs petits de l’autre côté de la berge. Elles sont trop mignonnes toutes les quatre ! Nous avons vraiment de la chance car la petite de deux mois ne sort que deux fois par semaine « à découvert ». Les deux éléphanteaux sont réellement des bébés, incertains sur leurs membres, ils manquent de perdre l’équilible sans arrêt. La toute petite ne maîtrise pas tout à fait sa trompe qui gigote comme animée d’une vie propre. Elle s’approche prudemment de l’eau. Elle a soif mais elle est aussi curieuse de cet élément peu familier. Les deux pattes qui glissent sur la rive, elle essaye de boire en aspirant avec sa trompe mais elle n’y arrive pas. Elle est obligée de descendre encore un peu plus dans l’eau pour boire à la bouche. Puis elle remonte vite fait se cacher sous l’ombre de sa mère. De temps en temps les deux éléphanteaux se rapprochent comme pour jouer ensemble. Mais les mamans n’aiment pas cela. Elles émettent des sons gutturaux qui rappellent ceux que fait le lion après le rugissement. Les petites reviennent sagement vers leur mère.
Mais bientôt il nous faut quitter ce tableau idyllique car l’heure tourne. De ces moments privilégiés passés en compagnie des éléphants et de leurs soigneurs, nous repartons avec un très grand respect pour ces animaux et l’acceptation intérieure que ce ne sont pas des animaux que l’on doit monter pour s’amuser, même si l’envie est grande parfois. Il faut se contenter de les observer, même à distance, à moins de le soigner, et de l’aimer comme ça.
En tapant ces lignes, je me rends compte que je n’ai pas beaucoup parlé des cornacs. Il y a tant à raconter sur ce métier ancestral. La composante spirituelle et quasi-chamanique de cette vie au côté de l’éléphant est celle que nous connaissons le moins. Tout le monde ne devient pas cornac. Il faut avoir une âme forte, à même de contrôler l’esprit qui habite l’éléphant. Selon les croyances, cet esprit peut parfois être mauvais et prendre possession de ceux qui sont faibles. Lah nous racontera le cas de la fille d’un de ses voisins qui a dû être exorciseée après avoir été possédée par l’esprit d’un éléphant. L’union entre un cornac et son éléphant donne lieu à une cérémonie durant laquelle un « prêtre » doit être présent pour contenir le mauvais esprit. L’éléphant, alors agé de 3 ans (à vérifier) et ayant passé son apprentissage domestique, choisira alors lui-même son nom définitif en saisissant l’une des baguettes de bambou qu’on lui présente. Si tout se passe bien, le cornac et l’éléphant vivront ensemble de nombreuses années, en apprenant à se connaître et à se respecter. Un monde fascinant que celui des cornacs et des éléphants.
En milieu d’après-midi, nous reprenons le chemin de Luang Prabang en minivan, avec un chauffeur bien excité.
Le soir, nous nous offrons un barbecue sur les berges du Mekong… Enfin, disons que nous n’avions pas vu que le restaurant possédait des tables sur la berge directement, super romantiques et tout. A la place, nous avons mangé à coté de la rue, sous une bâche assez sale. Mais l’idée y était. Voire nous aurions été content d’avoir payé si cher pour être sur la berge. Tant pis, c’était bon quand même. Demain de nouvelles aventures mais très tranquilles à Luang Prabang.
Woken up this morning by the noise from an outboard of a passing motorboat. It was 6am and Stéphane was still asleep (or at least pretending to be). I had slept very well thanks to the mosquito-net which made me manage to stay calm despite the numerous noises from the insects (and other creatures) that I heard passing through the bungalow throughout the night.
The French bikers were already at breakfast when we arrived. They were heading over to see the elephants before us this morning. This is a bit of a shame as, if they hadn’t been there, we’d have gone up to the place in the jungle where the elephants are left at night and have walked them down to the water. As it was, by the time the confusion about the logistics was sorted and we’d made it to the elephants, they were all at the water’s edge surrounded by the group of bikers.
Two of the mahouts climbed up onto their elephants to lead them back in to the water for a bath. One of them was only in flip-flops and they both demonstrated amazing performances of balance standing on the elephants’ backs as they rolled around in the water!
After this, we followed the elephants up to their “socialisation area” and the bikers headed off. The socialisation area is a large part of the jungle that is cordoned off by an electric fence (or at least it will be when the volunteers and the centre’s team have attached the solar panels and batteries that they’d bought over this morning). The Mahouts leave the elephants here, together, unchained. It’s called social but there is one female elephant who is afraid of the elephant with the child as she never had any children herself and so the mother doesn’t really like her. This means that she often wanders off on her own and doesn’t dare approach the others. According to Lah, when the mother isn’t there then she has no problem being with the Naughty One and the other one. It seems a little sad and I really feel for this poor solitary elephant!
There are some toys and at one point the “Naughty One” started playing with the half flat footballs. She eventually managed to explode one of them by walking on it and the noise echoed around the area like a gunshot. After that the group of elephants walked off up the hill into the jungle, eating all the way.
We left the shelter from which we’d been watching them and headed further up the hill to where the team have recently installed a monkey bridge to a wooden platform on which you can try to see the elephants when they disappear into the jungle part of the socialisation area. I wasn’t really at ease on the bridge but I’m going to have to get used to it if we’re to do the Gibbon Experience!
From this platform we could see as one of the elephants was tugging at some vines and pretty much pulled down a small tree to get to what she wanted! Lah told us a funny story about the first time that one of the elephants got a shock from the electric fence in the original socialisation area. The next day she apparently pulled down a young tree from the opposite side in order to flatten the fence and then escaped! It took her mahout 4 hours to track her down! They are really not stupid!
We headed back to where we’d got off the boat this morning and a smaller boat took us over the river to another hut where we waited until the volunteers joined us and the lunch arrived. We had vegetable rice, bamboo shoots and ginger, chicken stir-fry and a cauliflower soup for lunch.
After lunch the baby elephants were brought out of the “nursery”. The two mother elephants belong to mahouts and have been brought to the centre in order to finish their pregnancy and have their babies. The deal is that they stay for 2 years and then their mahouts can take them and their babies back with them. The nursery is just a part of the jungle that is fairly quiet. The mothers are chained up when the mahouts aren’t there and the babies stay very near to the mother (usually underneath her from what we could see). The two babies that are there at the moment are 9 months old and 2 months old. The gestation is 22-24 months and so it’s quite tricky for the mahouts to have a pregnant elephant as it means that they can’t use her for work for a long period of time and if they choose to bring her here then they have to come with them…which can mean a long time away from home!
The smallest baby (2 months) still has trouble using her trunk and even walking sometimes…she just veers off at a strange angle before being able to get back to her mum. The mahout threw a bike tyre at her to try to get her to play with it, but it mainly just scared her and she’d run back under her mum. As she can’t yet control her trunk she has to put her face into the lake to drink which is very cute. She did manage, once, however to pull up some water in her trunk and splash her back. We all cheered from the other bank when she did! I hope we didn’t scare her.
It’s scary to think that Laos used to be known as the land of a million elephants, today there are probably less than 1000 (450 domestic and 450 wild – though it’s hard to know exactly the number of wild elephants). Lah told us that for the 16 elephant deaths last year there were only 3 births. At this rate it really won’t be long before there are no elephants left. He also explained that the centre try to educate people on the importance of elephants in Laos culture (and that it’s not just a threat to farmers and people). There is currently a caravan of elephants making it’s way up to here trying to spread the word (which is why the center seems to be short-staffed at the moment). Lah also explained that the government organises gatherings and caravans too. The mahouts are invited by the village leaders and cannot refuse (unless the elephant is really unwell). Sometimes this can mean very long journeys with the elephant and it’s not always easy for the mahout to find places to stay and keep the elephant. Looking at it from this point of view it seems quite tough.
We caught the boat back to the centre, paid, peed and grabbed our bags for our return boat/bus trip to Luang Prabang. Funnily enough Roger and Glenda had chosen the same guest house that we’d been in a couple of days ago so we explained how to get there before heading to our new guest house for the next couple of nights.
We’d decided to have dinner in a barbecue restaurant that we’d seen the other day (where there were plenty of locals). We thought that it wouldn’t be too expensive, but it was an all-you-can-eat and turned out to have tables on the riverside (though we ate in the backyard under a mouldy gazebo with randy cats miaowing around us). It was alright, but would have been so much better with the riverside tables…really worth the money!
Magnifiques, vos photos! Si vivantes, vos descriptions! Nous vous suivons dans vos détours, revivons avec plaisir ce que nous avons vu et espérons aller voir ce que nous avons manqué au « pays d’un million d’éléphants »! Bonne continuation. Nous vivons ici un été indien qui se prolonge, se prolonge…
Bonjour Annie et Bernard ! Ca fait plaisir d’avoir de vos nouvelles, merci 🙂 Nous avons encore plein d’aventures laotiennes à raconter ! Profitez bien de l’été indien, alors. A bientôt !