[4 janvier 2016]
Décidément, mes intestins et moi, nous ne sommes plus copains. Mes tripes ne kiffent-elles pas le poivre de Kampot ? Ne goûtent-elles plus la cuisine cambodgienne ? Rien n’est mois sûr… C’est moi ou depuis quelques semaines ce blog ne raconte plus que le grand détour de nos tubes digestifs ? Il va falloir qu’on arrête de partager nos émois intestinaux sinon ça va bientôt sentir l’oeuf pourri ici.
Bref c’est une petite forme ce matin qui présage une journée tranquille. Nous avions prévu de faire une balade de 8 kilomètres à travers la jungle du parc national de Kep mais on va sagement attendre l’après-midi pour voir l’état des croupes, heu des troupes.
Nous petit déjeunons aux croissants avec vue sur la mer avant de rejoindre la terrasse de notre bungalow. Je crois que nous allons en profiter pour rattraper un peu les articles sur le blog. Après tout, tranquillement installés sous les palmiers, ça peut le faire, non ? Justement, c’est exactement ce que nous faisons toute la matinée, avant de nous extirper de nos sièges pour aller déjeuner… vers 14h. Nous allons enfin pouvoir partager nos déboires de Noël avec le monde entier !
Le déjeuner est loin d’être fameux mais nous nourrit. Pour digérer, nous faisons une balade le long de la plage jusqu’à une statue blanche drapée d’un sari orange, comme ceux des moines. Kep est une ville étrange qui ne possède pas de centre ville proprement dit et qui s’étale mollement le long de la côte. La vie y est tranquille, encore peu chamboulée par le tourisme.
L’une de nos missions du jour consiste à réserver notre voyage jusqu’à Ho Chi Minh Ville pour demain. Il y a deux mauvaix choix pour se faire : passer directement au Vietnam dont la frontière n’est qu’à moins de 30 kilomètres et, de là, prendre un bus pour Ho CHi Minh Ville ou bien prendre un bus pour remonter jusqu’à Phnom Penh, puis un autre jusqu’à la capitale Vietnamienne. Dans tous les cas ça sera long et pénible. Nous en discutons avec Ester qui nous aide à organiser les billets. Nous optons pour le passage par Phnom Penh qui, sur le papier a l’air plus long et moins logique mais plus fiable et plus simple à réaliser que le trajet depuis Ha Tien, la grande ville proche de la frontière, si l’on en croit les différents témoignages sur Internet.
L’après-midi coule lentement. Nous en passons une bonne partie à discuter avec Ester en évoquant nos voyages et nos projets. A la réflexion cette dernière semaine au Cambodge semble un peu plus molle ou plus posée que nos aventures précédentes. Sommes-nous entrés dans une nouvelle phase du voyage où l’on se soucie moins de remplir les journées pour profiter plus calmement de chaque moment ? C’est possible. Je pense aussi que nous avons été plus affectés que nous l’anticipions par l’éloignement de nos familles pour les fêtes de fin d’année, sans compter nos déboires intestinaux, ce qui expliquerait un enthousiasme un poil moins énergique ces derniers jours. Ce n’est peut-être qu’une impression car nous commençons à être sérieusement excités pour le Vietnam.
Mais revenons à la Casa Kep où le soleil nous attend…
Vers 17h Ester se lève du hamac et nous dit que nous devons absolument aller voir le coucher du soleil sur la montagne. Elle nous propose d’ailleurs de prendre le scooter pour ne pas le louper. Super sympa. Ni une ni deux nous voilà partis, en tongs et sans casque pour remonter le long de la piste du parc national juste derrière la maison. Pour passer 15 minutes à regarder le soleil nous devons quand même nous acquitter des droits d’entrée… Mais je ne suis pas d’humeur à râler ou à négocier, le soleil n’attend pas ! Un peu moins d’un kilomètre plus loin, juste après le Led Zep bar, nous atteignons un superbe point de vue avec un banc qui donne directement sur le soleil couchant. Ce chemin a été surnommé « Stairway to Heaven »… Et il n’y a pas mieux pour dire au revoir au Cambodge, d’autant plus que le soleil se couche sur l’île vietnamienne de Phu Coq juste en face de Kep.
Nous laissons les derniers rayons du soleil nous caresser le visage, silencieusement.
C’est alors que j’aperçois un couple de singes perché sur les hautes branches d’un arbre devant nous. Génial ! Eux aussi admirent peut-être ce rituel du soleil, comme un instinct primaire… Soudain le mâle se jette sur la femelle pour lui faire sa petite affaire par derrière. Ca dure bien… 10 secondes, puis il revient se poser à côté d’elle tandis qu’elle se met à l’épouiller, apparemment satisfaite. Je regarde Susie avec un petit sourire… Peut-être que nous aussi… « Dans tes rêves », me répond-elle en rigolant. Evidemment je n’étais pas sérieux, hein. Et puis de toutes façons il y a plein de moustiques ici.
Bref, le soleil se couche et c’est romantique.
Nous redescendons en scooter vers la guesthouse pour refaire un peu de blog jusqu’au dîner.
Ce soir nous choisissons d’aller manger au restaurant « Brise de Kep », un restaurant qui propose une cuisine franco-khmer très variée, avec vue sur la mer pour un prix raisonnable. L’attente est un peu longue mais notre poisson grillé à la sauce aigre-douce et notre curry vert aux légumes nous comblent les papilles et l’estomac.
Nous retournons à la guesthouse, en marchant en plein milieu de la route qui doit bien faire cinquante mètres de large alors que le traffic est très faible de jour comme de nuit. Nous publions nos mésaventures de Noël et préparons nos sacs pour demain. Réveil réglé pour 6 heures.
Ainsi se termine notre dernier soir au Cambodge. Il faudra que je trouve le temps d’écrire un genre de bilan sur ce pays à la fois attachant et complexe, pauvre et généreux, traumatisé et souriant, sale et magnifique, dans lequel nous avons, je l’espère, laissé un bon souvenir aux gens que nous avons croisés.
Pour l’heure il est temps de fermer les yeux. Une nouvelle fin pour un nouveau départ. Bonne nuit !
[4th January 2016]
We woke up this morning not feeling very well (again), though not half as bad as at Christmas. As Stéphane points out, we need to stop talking about our intestines and bowels movements or we’ll start losing readers, but we decide, unanimously, during breakfast (again a croissant at the French bakery) to take it easy this morning and return to Casa Kep to sit on the terrace and work on the blog.
We’re still there at 2pm when we suddenly realise that it is, once again, time to eat and head back into town for some lunch. We choose badly and end up with some very cheap fried rice and fried noodles…nothing very complicated, but this chef manages to make something nice and simple into something slimy and tasteless. Let’s just hope it doesn’t make us any worse…though nothing is less sure!
We wander along the beach before heading back up the hill to the guesthouse where we sit and chat happily with Ester (who’s not been feeling crash hot herself today either apparently…maybe there’s something in the air!). She’s organised our transport for tomorrow, as we’re changing countries again…time to head to Vietnam, our last Asian country before we head to Australia and New Zealand. Tomorrow’s trip will take us back to Phnom Penh where we’ll catch another bus to Ho Chi Minh City.
Before we realise it, the afternoon is nearly over and we’ve not moved from the terrace (it’s a little like the terrace at La Belle Villa in Kampot then!). It’s too late for us to walk up the hill into the jungle to see the sunset from the top as we’d planned. Ester kindly tells us to take the moped that we hired yesterday and drive up to the barrier in order to save time and we might just make it.
So off we speed, well as much as you can on a gravel/dirt track on a moped with two people on it. At the ticket barrier the guard tells us to take the bike through so that we can get to the top in time. Very kind! We start off up the track behind the barrier, but it’s even rougher than the previous lane and we’re a bit paranoid about bursting a tyre. We drive past a bench which seems to have a great viewpoint of the sunset and decide to stop there.
We past the Led Zep bar on the way up too but it’s, unfortunately, closed on Mondays…shame as the terrace looked pretty nice for a glass of icy soda water whilst watching the evening sunset. So we settle for the bench and the gap slightly further up the lane.
As we’re busy taking photos of the sunset (how many photos are needed of a sunset??? Dozens apparently!), Stéphane spots a couple of monkeys in the tree just in front of us. As we start engaging in a spot of interprimate observation they start shagging…I take a look at Stéphane and we giggle like school children. In no time they’ve finished and she goes back to massaging his back and picking off his fleas and eating them. I again look at Stéphane and he smiles, “Don’t get any ideas…no sex out here and certainly not up a tree and followed by a massage” ^_-
We both crack up!
There were more monkeys in other trees around us…it was a very special moment as the sun sets behind a distant island, we headed back down the hill to Casa Kep, leaving the other primates to get up to their monkey business in private!
Today is our last full day in Cambodia, so how do I feel? The country and its people are struggling, what should be stunning countryside is becoming more and more polluted with plastic and rubbish. As tourists, we’re made to feel guilty in order to pay over the top prices, but still very cheap compared to back home and so, more often than not, we give in and put our hands in our pockets.
I’m happy to help to try and make life easier for the people, but I like to think that it’s going to a good fund that will teach people ways to improve themselves and their environments and not just in the short term. It’s still shocking when I think of the figures that we’ve heard throughout our stay for the corruption (at least 40% of all money received by the government is unaccounted for…i.e. in their pockets), the fake orphanages (98%!!!), etc.
We’ve learnt lots about the scarily recent wars and the Khmer Rouge (Cambodians killing other Cambodians for a utopian dream of a madman!). And we’ve seen the scars that have been left on the people of Cambodia…both literally and mentally.
Stéphane and I have had quite a few conversations throughout our stay here about what we could do to help, if there was something that we could do. How good it would feel to know that what you are doing is actually making a difference to peoples’ lives…but are we brave enough to make such a drastic life choice…are we selfless enough?
For now anyway, we’re going to carry on our detours in Vietnam. Gaining life experience, meeting new people and discovering new cultures. Selfish? Maybe…but hopefully we leave a little something with the people that we cross too…and that the exchange is not just one way!